Les semaines de confinement ont fortement chamboulé la vision du travail et le rythme du quotidien.
Nouvel équilibre vie privée/vie pro, disparition des contraintes de circulation (temps de trajet, bouchons, plus de transport en commun). La plupart d’entre nous ont pu expérimenter une autre vie.
Le retour au travail, la gestion maladroite de la crise par certaines entreprises, l’évolution de la notion d’utilité du travail vont-il générer des frustrations et déclencher des envies de reconversions professionnelles?
Nous avons gouté à un autre rythme, une autre manière de communiquer et de travailler.
Fini le métro-boulot-dodo, la tête dans le guidon.
Que l’on soit en chômage partiel ou en télétravail, quelle que soit la charge d’activité, notre rythme est diffèrent.
Pour beaucoup d’entre nous, c’est un retour vers un certain équilibre de temps et d’attention entre notre sphère privée et notre monde professionnel. Pour certains c’est un moment de confinement au vert, comme le montre les réunions en visioconférence faites dans le jardin.
Fini les contraintes de transport!
Le temps s’est dilaté nous permettant de prendre du recul et d’avoir une vision plus objective de notre quotidien.
Les temps de pause et de changement (maladie longue, congé maternité, le confinement) sont propices aux envie de reconversions.
Les recherches Google sur les mots-clés « reconversion professionnelle » font un bon de 30% à la fin des vacances d’été et de plus de 42 % début janvier à la sortie des fêtes.
La peur (de la maladie et de la mort) qui s’est largement répandue nous recentre sur ce qui compte pour nous, amène à repenser nos priorités et notre équilibre.
Selon une étude menée par l’équipe de www.nouvelleviepro.fr sur 2083 actifs français, 22% des sondés songeaient à la reconversion professionnelle suite à des problèmes de santé (burn-out, maladie…) en 2019.
La vision de la valeur du travail a changé et la notion d’utilité a pris une place importante.
Des fonctions trop peu valorisées jusqu’à présent sont devenues des métiers héros : infirmière, caissier, agriculteur, éboueurs, pharmaciens, auxiliaires de vie, etc.
Le Covid-19 a rebeloté les cartes, en ce qui concerne la fierté et le sentiment d’utilité au travail.
D’autres ont pris conscience que si leur travail n’était pas fait, l’activité de leur entreprise avançait tant bien que mal.
La quête de sens était déjà un argument en croissance dans le souhait des reconversions professionnelles.
En 2019 déjà 64% de ceux qui se lançaient dans un projet de reconversion, le faisaient d’abord pour se sentir plus utile et de redonner du sens à leurs actions.
Qu’en sera-t-il après l’épisode COVID-19 ?
Crise sanitaire, crise écologique, crise sociale, crise agricole, comment se sentir utile vis-à-vis des défis actuels?
Quels jobs permettent de s’engager pour les causes qui nous tiennent à cœur et de prendre sa place à petite ou grande échelle dans ce monde ?
La reprise de l’activité sera t’elle un déclic vers la reconversion pour ceux qui l’envisagent ?
Le retour au travail peut exacerber cette impression de décalage avec un monde de fonctionnement qui n’a pas changé: hypocrisie, lutte de pouvoir, incohérences, processus lourds, inefficacité globale, performance au détriment de l’humain ou de la qualité, manque de sens, missions insignifiantes. Le retour en open-space sera-t-il bien vécu par tout le monde ?
La gestion de la reprise sera cruciale dans le lien qui unit le salarié à son entreprise. Une “vision négative” de la gestion du confinement par leur entreprise était évoquée parmi les motivations au départ, selon une étude Hellowork menée début avril 2020 auprès de 1015 utilisateurs des sites (RégionJob, Cadreo, Jobijoba), salariés en poste à la recherche d’un emploi.
Vers d’autres aspirations :
Dans la même mouvance de quête de sens, certains recherchent un travail en lien direct avec leurs valeurs. C’est ce que propose le site www.fuyonsladefense.com , des offres de poste, des témoignages de reconversions professionnelles, des conseils pour trouver un travail qui a du sens.
Un cran plus loin, la démarche de l’Ikigai permet à chacun de trouver la conjonction entre ses passions, ses talents et les besoins perçus autour de soi. Là se trouve l’activité qui offrira ce sentiment d’accomplissement et de lien au monde.
Choisissez un travail qui vous passionne et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie.
Confucius
Vivre et travailler dans un cadre agréable est un des motifs de reconversion.
Les travailleurs nomades choisissent de travailler ou bon leur semble dans le monde et leurs photos nous font rêver: lecture des mails sur leur smartphone sur une plage de Thaïlande, avec leur PC dans un café branché d’Ubud, ville effervescente de Bali, toujours avec leur PC dans un espace de co-working de San Francisco puis de Barcelone.
Etre son propre patron, devenir « libre » en travaillant en freelance, apprendre et se challenger, ou évoluer, autant d’argument qui motivait déjà les reconversions professionnelles.
Ou bien choisir d’être un « slasher » qui cumule différentes activités, pour exprimer ses multiples talents, ses envies d’entreprendre, de créer de ne pas s’enfermer dans un seul rôle, un seul monde.
Exemple : Anaïs professeur d’université/facilitatrice graphique/créatrice de bijoux.
50 % des métiers que nous connaissions pourraient avoir disparu dans les prochaines années.
De nouveaux défis arrivent avec l’intelligence artificielle, les Millenials.
Alors à nous de réinventer le travail, la place et le sens que nous souhaitons qu’il prenne dans notre vie.