QU’EST-CE QU’UN RÔLE ?
Lorsqu’on endosse un rôle (père, médecin, belle-mère ou chef d’entreprise), on rentre dans les clichés de l’inconscient collectif, au risque de se perdre.
Comment rester soi-même et mener ce rôle de manière authentique ?
En 2013, je suis devenue Maman.
Au début, j’étais une maman débutante, j’essayais de rentrer dans ce nouveau rôle au mieux, et il y avait toujours quelqu’un pour me dire comment faire, comment être, depuis le 1er jour à la maternité, voire même avant. Difficile de découvrir et de me découvrir dans ce rôle, car on me dressait déjà le tableau: les problèmes que j’allais rencontrer, la conduite à tenir, qu’il était normal que j’ai des peurs et la liste de toutes les peurs que j’allais sans doute avoir, ce que j’allais très certainement penser et ce qui m’attendait pour le restant de mes jours….
En endossant un rôle, ici celui de Maman, on se relie à l’image de la mère dans l’inconscient collectif.
Un rôle se caractérise par un ensemble de références communes dans cette grande bibliothèque d’images qu’est l’inconscient collectif.
Fille ainée, belle-mère, instituteur, parent célibataire, écolo, patron d’entreprise, informaticien geek, rappeur, etc…chacun est caractérisé, dans cet imagier par un type de comportement, de vocabulaire, un style vestimentaire parfois, un ensemble de qualités, compétences, et pour certains par une redevabilité, ce que la société attend de ce rôle-là.
POURQUOI LE BESOIN DE RÔLES
Les rôles correspondent à des clichés, mais cela est plus facile pour tout le monde de s’en rapprocher consciemment ou non, afin d’être reconnaissable, crédible, parfois de s’identifier à un groupe et y être accepté, de correspondre à l’attendu, ou de prouver un statut.
De son côté, la société dans ses différentes structures, a besoin d’étiquettes et de prévisibilité. C’est fondamental par exemple pour la société de consommation, dans les cibles marketing.
C’est rassurant pour la plupart des gens. Confer. la question de Mamie : « et qu’est-ce qu’il fait dans la vie ton petit ami ?… »
« En endossant un rôle, on rentre dans le théâtre de l’inconscient collectif »
Le risque de tout cela est de se
limiter au schéma simpliste d’un rôle et d’en faire son identité, au risque de
se retrouver coupé de soi, de ses envies, de ses aspirations profondes.

ALLONS PLUS LOIN !
Comment choisissons-nous d’interpréter ce rôle ?
Qu’est ce qui est unique en nous et que nous pouvons y apporter ?
Y a-t-il quelque chose qui nous est essentiel, à préserver quoiqu’il advienne en interprétant ce rôle, si nous voulons rester nous-mêmes ?
Personnellement, je sais que j’ai besoin de prendre un demi-journée au calme de temps en temps sans mes enfants, pour écrire, lire, méditer, et une semaine de vacances toute seule chaque année. Cela me permet de rester zen et d’être bien plus agréable avec mon entourage immédiat.
Le cliché de la mère (parfaite) je le démasque vite ! Cela n’étonnera personne, il se manifeste sous la forme de sentiment de culpabilité !
C’est en soi qu’il faut creuser et non du côté du rôle : savoir de quoi nous sommes faits, ce qui nous caractérise dans notre personnalité, nos valeurs, nos besoins. Alors, nous pourrons rester authentique et dépasser les schémas classiques et étriqués.
Je laisse le mot de la fin à Epictète, philosophe stoïcien de la Grèce antique :
« Souviens-toi que tu es un acteur qui joue un rôle dans une pièce qui est telle que la veut le poète dramatique, un rôle bref s’il veut que ce rôle soit bref, long s’il veut qu’il soit long. S’il veut que tu joues le rôle d’un mendiant, veille à jouer ce rôle avec talent ; ou un boiteux, ou un magistrat, ou un homme ordinaire. »
Epictete