Articles sur la thématique « prendre sa place ». Revenir à soi, ce qui est important pour nous, et que l’on a à offrir au monde en s’impliquant dans son écosysteme
[Mon book challenge] de l’été:
Lire 10 livres de développement personnel et partager ma vision de ce qu’ils peuvent nous apporter dans le cadre du travail.
Et voici le dernier de cette série de 10 livres éclairants tant pour le domaine professionnel que personnel! :
« Rompre avec nos rôles, éloge d’être soi » de Sarah Serievic
Rompre avec nos rôles
J’ai suivi le stage de Théatre authentique d’une semaine « rompre avec nos rôles » de Sarah en août dernier et je tenais à inclure ce livre dans ma série challenge de l’été.
Ce stage de psychodrame est époustouflant de beauté et d’humanité. J’y ai beaucoup appris et vécu des moments forts. Depuis, je lis ce livre avec attention et j’ai grand plaisir à retrouver les mots de Sarah et toute la richesse de son expérience.
Pas facile pour autant de tirer des enseignements applicables au domaine professionnel, tellement le travail et les prises de conscience se jouent en profondeur dans l’essence même de notre Être.
Pour cela je vais repartir d’un échange avec Sarah sur la question suivante :
Pourquoi rompre avec nos rôles ?
En arrivant à ce stage j’avais en tête l’idée que « jouer un rôle » dans la vie sonnait faux. Cela voulait dire pour moi, passer outre ma sincérité, mon authenticité pour correspondre à un modèle, être telle que je suis attendue.
En même temps cela présente une dimension libératrice : une distance de soi à l’autre posée par cet intermédiaire du rôle, une liberté d’en changer tel un caméléon, pour se raconter, se rêver autre ou s’esquiver pourquoi pas.
J’ai abordé le sujet dans un précédent article « N’endossez pas un rôle, sublimez-le »
Jouer un rôle frôle dangereusement l’imposture !
Je demandais donc à Sarah s’il fallait rompre avec nos rôles ou tenter de les interpréter de notre mieux tel que le dit le philosophe stoïcien Epictète.
Souviens-toi que tu es un acteur qui joue un rôle dans une pièce qui est telle que la veut le poète dramatique, un rôle bref s’il veut que ce rôle soit bref, long s’il veut qu’il soit long. S’il veut que tu joues le rôle d’un mendiant, veille à jouer ce rôle avec talent ; ou un boiteux, ou un magistrat, ou un homme ordinaire. »
La réponse que Sarah me fit et les échanges suivants m’éclairèrent:
Le rôle n’est pas mauvais en soi. Nous n’avons pas qu’un rôle, mais plusieurs : mère, épouse, artiste, petite sœur cadette de quatre filles, bénévole engagé contre l’injustice, etc.
Il faut savoir en sortir, passer de l’un à l’autre, avec une règle et une seule: Etre dans le bon rôle au moment présent.
Pour cela, il ne faut jamais rester enfermé(e) dans un rôle.
Nous sommes bien plus que nos échecs et nos réussites. en nous identifiant à nos rôles, nous négligeons qui nous sommes
Sarah Serievic
Ne jamais s’enfermer dans un rôle.
Notre panoplie de rôles est une grande armoire de déguisements. Certains d’entre eux sont là depuis l’enfance :
Stéphane a la panoplie du super-héros, ainé d’une famille de quatre enfants élevés par une mère seule, il a dû compenser. Endossé depuis l’enfance, ce costume ne le quitte plus. Dans le cadre professionnel il est ultra performant et fortement sollicité. Demander de l’aide lui est difficile, il doit y arriver par lui –même.
Il a tendance à cacher les problèmes plutôt que d’avertir et le jour où la charge est trop lourde, le burn-out n’est pas loin.
Émilie qui avait besoin d’attirer l’attention du parent peu présent s’est adaptée et a endossé dès le plus jeune âge le rôle d’ « enfant parfait qui cherche à faire toujours mieux ». Son niveau d’exigence envers elle-même est extrêmement élevé. Travailleuse et disciplinée, elle ne dit jamais non, afin de ne pas décevoir.
De ce fait la reconnaissance de son supérieur conditionne fortement son sentiment de confiance et son équilibre affectif.
Voilà des rôles avec lesquels on pourrait rompre, en douceur, pour notre bien.
Si nous ne nous définissons pas les autres le feront pour nous
Sarah Serievic
Comment éviter de s’enfermer ou se laisser enfermer dans nos rôles
Ne pas s’enfermer, c’est découvrir peu à peu, et d’un regard bienveillant, ce rôle que nous prenons inconsciemment dès l’enfance, afin de nous adapter.
C’est aussi repérer les comportements ou archétypes associés à un rôle et qui viennent régulièrement visiter les autres rôles. Est-ce une partie authentique et consciente de notre vraie nature qui s’exprime ou une « déformation professionnelle » ou « déformation » liée à un de ces rôle ?
Ne pas s’enfermer, c’est surtout habiter ces rôles de manière consciente afin de rester connecté à soi, à sa vraie nature. Voilà ce qui fait le caractère unique de notre interprétation.
Finalement, c’est savoir se défaire des rôles et s’accorder un moment où l’on n’a de rôle pour personne, simplement un moment de soi à soi.
Lien vers le site de Sarah Serievic
A bientôt pour une nouvelles série de livres, de citation ou autre!
retrouvez les précédents:
3-Kintsugi, l’art de la résilience
4- Les mots sont des fenêtres (communication non-violente)
9-Trois amis en quête de sagesse
10-Rompre avec nos rôles